Datacenters : un enjeu clé dans l'empreinte carbone du numérique
En chiffres :
Le numérique c'est 4.4% des GES nationaux.
Cet article à un impact de 1.24g de Co2 par visite.
Lorsqu'on évoque l’impact environnemental du numérique, les datacenters sont souvent pointés du doigt. Après les terminaux (smartphones, télévisions, ordinateurs, etc.), qui représentent près de 50 %* des gaz à effet de serre (GES) produits par le numérique, ce sont les datacenters qui occupent la deuxième place avec 46 %* de l’empreinte carbone du secteur soit 13.5 Mt Co2 eq.
Mais d’où vient ce chiffre et surtout, comment pouvons-nous réduire cette consommation ?
- Qu’est-ce qu’un datacenter ?
- Comment fonctionne un datacenter ?
- Pourquoi les datacenters sont-ils énergivores ?
- Opter pour un hébergement vert
- Le meilleur levier reste la diminution des données
- Sources de l'article
Qu’est-ce qu’un datacenter ?

Avant de se pencher sur leur impact environnemental, il est bon de comprendre ce qu’est, un Datacenter. Un Datacenter (ou centre de données en Français) n’est ni plus ni moins qu’un bâtiment, bien souvent de taille assez importante, abritant en son sein un très grand nombre de serveurs, que l'on peut comparer à des disques durs. L’ensemble de ces disques sont stockés au sein d’une grande salle nécessitant des caractéristiques bien précises pour le bon fonctionnement des serveurs :
- Un filtrage de l’air rigoureux pour éviter l’accumulation de poussières, qui pourrait entraîner des surchauffes, voire des incendies.
- Un refroidissement constant (souvent par climatisation) pour maintenir les serveurs à une température optimale et éviter les pannes.
Ce sont ces serveurs qui hébergent toutes les données que nous utilisons sur Internet. Même si nous avons parfois l’impression que ces données sont immatérielles, elles doivent bien être stockées quelque part.
Comment fonctionne un datacenter ?
Le principe est assez simple à comprendre. C’est samedi soir et vous vous apprêtez à lancer votre série Netflix. Vous cliquez sur le bouton « Lecture » et là,- Badoummm - un serveur, quelque part dans le monde, est sollicité. Il reçoit votre requête et vous envoie la vidéo via le réseau Internet en streaming. Le même processus s’applique lorsque vous consultez un site web : le serveur qui héberge les fichiers du site vous les transmet afin que votre navigateur (Chrome, Firefox, etc.) puisse les afficher correctement.
Pourquoi les datacenters sont-ils énergivores ?
La construction
L’impact commence dès la construction. Les datacenters sont des bâtiments massifs, souvent construits en béton, un matériau robuste mais polluant. En effet, la production d’un mètre cube de béton génère environ 210 kg de CO₂ équivalent.
Je n’ai trouvé aucune source fiable quant à l’impact précis de la construction d’un Datacenter (cela dépendant bien entendu beaucoup de sa taille et des matériaux utilisés) mais cela est très énergivore. Mais c’est loin d’être leur seul impact. Le principal facteur d’émission de GES provient de l’alimentation électrique qu’ils nécessitent.
L’alimentation électrique
Une fois opérationnels, les datacenters consomment énormément d’énergie pour alimenter leurs serveurs, qui fonctionnent en continu. Malheureusement, une grande partie de cette électricité provient encore pour beaucoup de Datacenter d’énergies fossiles, ce qui accroît leur empreinte carbone.
Le refroidissement
Un serveur allumé chauffe, et pour éviter toute surchauffe, il faut le refroidir. La solution la plus courante consiste à utiliser des systèmes de climatisation très énergivores, qui augmentent encore la consommation d’électricité des datacenters.
Les matières premières et terres rares
Il était impossible de ne pas le mentionner, même si cela n’est pas dû au Datacenter en lui-même, mais aux terminaux nécessaires à son utilisation. La fabrication des serveurs et des équipements informatiques nécessite l’extraction de nombreuses ressources, dont des terres rares et métaux précieux (lithium, cobalt, cuivre, etc.). L’exploitation minière de ces matériaux est énergivore et génère des déchets toxiques.
Vers des datacenters plus écoresponsables ?
Heureusement, des initiatives voient le jour à travers le monde, afin de limiter au maximum l’impact environnemental de ces centres de données, qui ne font que se multiplier afin de faire face à notre demande.
- Certains bâtiments s’approvisionnent en énergie renouvelable afin d’alimenter et de refroidir les serveurs.
- Certains datacenters optimisent également cette chaleur émise par le matériel, en la réutilisant pour chauffer d’autres pièces ou bâtiments.
- Mais l’une des belles promesses des années à venir, est le refroidissement par Liquid Cooling. Il s’agit de plonger les serveurs dans un liquide qui absorbera la chaleur émise par le matériel et évitera ainsi l’utilisation excessive de climatisation.
Opter pour un hébergement vert
L’un des leviers dont vous disposiez lorsque vous avez un site internet, c’est de comparer les offres des hébergeurs. Ces prestataires font le lien entre vous et les Datacenter. Ils louent des serveurs qu’ils mettent ensuite à votre disposition. De plus en plus d’hébergeurs proposent des services écoresponsables, en travaillant avec des Datacenters alimenté en énergie renouvelable. N’hésitez pas à comparer les offres et à regarder le détail de leurs engagements afin d’éviter le green washing de certains.
Le meilleur levier reste la diminution des données
J’aurais également pu appeler ce chapitre « Et nous pendant ce temps, on fait quoi ? »
L’utilisation de données est croissante et très clairement, les prévisions pour 2050 ne sont pas à la baisse*.
Services de streaming, Cloud, mail, sites internet, visioconférence et maintenant IA. Comment faire aujourd’hui pour réduire notre impact concrètement ?
Car c’est au final ce point qu’il est essentiel de comprendre et de retenir : plus nous téléchargeons de données et sollicitons les serveurs, plus notre empreinte carbone augmente.
Si l’on souhaite diminuer notre impact, il va notamment falloir réfléchir en termes de quantité de données téléchargée.
Dans de prochains articles, nous explorerons des solutions concrètes pour diminuer la consommation de données sur différents aspects du numérique. Car si les datacenters sont en pleine évolution, notre manière de concevoir et d’utiliser le web joue un rôle tout aussi crucial dans cette transition écologique.
Chez Nativa, notre principal levier d’action concerne les sites Internet. Un site web repose sur de nombreux fichiers essentiels à son affichage, son interactivité et son contenu. L’optimisation de ces fichiers et de leur code, mais également la manière dont les serveurs sont sollicités, peut significativement réduire l’empreinte carbone de votre site web.
Si vous avez un site internet, vous pouvez d’ores et déjà avoir un aperçu de son empreinte carbone via le site ecoindex.fr. Et pour aller plus loin, nous proposons des Diagnostics Empreinte Carbone & Accessibilité afin de vous aider à comprendre et réduire votre impact environnementale numérique .
Sources :
https://librairie.ademe.fr/changement-climatique/7880-evaluation-de-l-impact-environnemental-du-numerique-en-france.html https://www.hellocarbo.com/blog/reduire/quel-bilan-carbone-pour-le-beton-et-la-construction/